Léanna et l'avion électrique

Léana, une jeune fille qui ose..

Léanna ex apprentie du CFA a été lâchée sur le Velis électro pour son 1er vol solo

 

C’est le premier élève PPL ab initio en France  à être lâchée sur avion à propulsion électrique.  

Le Velis electro est exploité en convention entre la FFA et  l ’aéroclub du CFA

 

Peux-tu te présenter et nous raconter ton parcours ?
Je m’appelle Léanna, j’ai 21 ans et je suis dans l’aéronautique. Avant de rejoindre ce secteur industriel, je suis passée par un bac STI2D option ITEC puis un BTS Aéronautique à l’AFMAé.
Je suis passionnée par plusieurs disciplines, comme la plongée sous-marine que je pratique occasionnellement, la danse ainsi que la rénovation d’avions anciens et le pilotage de planeurs et d’avions.
Comment et pourquoi avoir choisi le milieu de l’aérien ?
Depuis petite, je n’ai jamais imaginé autre chose que de travailler plus tard dans l’aéronautique. Plusieurs membres de ma famille « baignent » dans la mécanique en générale et aussi plus particulièrement dans la mécanique aéronautique et aérospatiale. J’ai grandit dans cet univers et je ne me voyais pas travailler dans un autre secteur.
Qu’est ce que la formation en alternance à l’AFMAé t’a apporté et quels sont tes projets ?
L’AFMAé m’a apporté beaucoup d’expérience professionnelle car j’ai eu la chance de réaliser un contrat d’apprentissage chez un motoriste français historique très reconnu. A cette occasion, j’ai pu observer et comprendre l’organisation de l’entreprise, suivre plusieurs collaborateurs dans leurs différents métiers et travailler sur du matériel en état de vol.
Pourquoi as-tu choisi de passer ton brevet de pilote sur un avion électrique ?
Lorsque j’ai débuté ma formation PPL en 2020, on m’a proposé d’aller jusqu’au lâché solo sur avion électrique. D’abord en volant sur le prototype d’avion Pipistrel Alpha Electro puis sur le modèle certifié Pipistrel Vélis Electro. J’ai tout de suite sauté sur l’occasion, la propulsion électrique est au centre des débats et de l’actualité de ces dernières années et je pense pour encore longtemps. J’étais très curieuse de découvrir la différence entre le vol en avion thermique et le vol en avion électrique. Nous sommes encore au début du développement de ces technologies et l’autonomie du Vélis nous permet de faire 45min de vol contrairement aux heures d’autonomie des avions thermiques mais c’est suffisant pour travailler les tours de piste et l’économie de carburant n’est pas négligeable! Il faut noter aussi que le Vélis est très silencieux et sur une plateforme comme Toussus-le-Noble où les nuisances sonores sont régulièrement critiquées, c’est un avantage certain.
Quoiqu’il en soit c’est une très bonne expérience supplémentaire dans ma vie de pilote que d’avoir eu la chance de débuter sur avion électrique. D’ailleurs, j’ai été la première femme élève pilote lâchée sur avion électrique ab initio. Je poursuis maintenant ma formation sur avion thermique, notamment pour réaliser des navigations car il faut que l’avion ait plusieurs heures d’autonomie en vol.
Que diriez-vous aux femmes qui veulent intégrer ce secteur ?
Je leur dirai de foncer ! Le secteur aéronautique demeure encore très masculin mais l’on m’a toujours réservé un excellent accueil où que je sois. J’ai reçu beaucoup de soutiens dans les projets que je menais. Je fais d’ailleurs partie de l’Association Française des Femmes Pilotes (AFFP), qui communique beaucoup autour de cela et qui propose tous les ans différents bourses (sportives et professionnelles) pour les femmes du secteur aéronautique ou celles qui voudraient s’y orienter.
Quelles actions proposeriez-vous pour inciter les femmes à rejoindre l’industrie aéronautique ?
Je pense que le plus important c’est la communication. Il faut que l’on réussisse à expliquer le principe et les enjeux de nos métiers liés à l’aéronautique et faire comprendre que tous peuvent être réalisés indifféremment par des hommes ou des femmes.
Un mot de la fin ?

Le mot de la fin… nous avons en France une belle industrie aéronautique ainsi qu’une très belle aviation accessible à tous, nous sommes dans le haut du panier au niveau mondial et il faut absolument le faire perdurer. L’aviation française a une histoire incroyable, un patrimoine et un savoir faire qui ont survécu à des guerres et à des crises. Il faut le mettre en valeur et aller encore plus de l’avant.

Je voudrai terminer en remerciant chaleureusement mon instructeur Eric Schaeffner qui m’a beaucoup apporté et soutenu et qui continue de le faire. Je remercie également la FFA et le constructeur Pipistrel de m’avoir fait confiance pour le projet Fab Lab’ ainsi que l’AFMAé pour l’intérêt porté au travers de cette interview.

Un grand merci à Léanna pour son témoignage,

et encore bravo à elle pour son courage et sa passion